Sylvie est une drôle de voyageuse. Depuis qu’elle a quitté
son jardin en forêt, aucun lieu ne la retient ni ne l’enferme
et c’est tant mieux
Parce qu’elle n’est jamais autant elle-même que dans l’incertitude
d’un fragment de vie éphémère
Elle aime en explorer la fragilité et l’intensité
observer, s’émerveiller ou s’émouvoir dans un rapport au monde
a la fois intime et étranger
Ses photos n’ont rien de technique, elle ne déshabille pas la nature
bien au contraire, mais tente d’en deviner ses mystères
comme on essaye un nouveau vêtement qui nous transforme
et nous révèle peu à peu
Et peu importe si elle reprend parfois le même chemin, il sera toujours
diffèrent, offrant d’autres lumières, d’autres transparences
d’autres surprises à sa curiosité
Autant de beautés qu’il reste à découvrir, sur la peau desquamée
d’un champignon, sur la dentelle des nervures d’une feuille
qui se meurt dans l’immensité d’un monde en perpétuel mouvement
Philomène Kelixte